Votations du 07.03.21
NON à l’initiative populaire du 15 septembre 2017 “Oui à l’interdiction du voile”
L’initiative du “Comité Egerkingen”, affilié à l’UDC, qui était déjà à l’origine de l’initiative “Contre la construction de minarets”, veut inscrire dans la Constitution fédérale l’interdiction de se couvrir le visage. Cette interdiction cible les femmes musulmanes et les personnes masquées lors des manifestations. L’interdiction du voile lors des manifestations a déjà été mise en œuvre dans de nombreux cantons, mais pas au niveau de la constitution. En plus de l’interdiction du voile, l’initiative veut également garantir que personne ne puisse forcer une personne à se couvrir le visage. Au moins, l’initiative prévoit des exceptions pour des raisons de santé.
Le Conseil fédéral et le Parlement s’opposent à l’initiative par une contre-proposition indirecte. Il s’agit d’une obligation de révéler le visage aux représentants d’une autorité suisse, qui doit identifier une personne sur la base du droit fédéral afin de remplir sa mission. Il doit être clair que l’initiative doit être rejetée du point de vue des droits de l’homme. D’un point de vue juridique, le projet de loi du Conseil fédéral et du Parlement ne semble pas poser de problème. La contre-proposition, cependant, répond essentiellement à la préoccupation de l’initiative, puisqu’elle prétend apporter une réponse à un problème inexistant. Si l’initiative est rejetée, cette contre-proposition entrera en vigueur après une période de référendum.
NON à la loi fédérale du 27 septembre 2019 relative aux services d’identification électronique
Il existe sans aucun doute un besoin d’identification électronique, qui devrait, par exemple, légaliser la conclusion de contrats sur Internet. Les services fédéraux de logiciels ont essayé de trouver une solution valable, mais ils ont échoué et ont gaspillé beaucoup d’argent. C’est pourquoi les grands groupes privés ont senti l’air du matin et ont lancé une nouvelle loi fédérale sur les services d’identification électronique. Ils préconisent l’approche suivante : l’État fixe les exigences légales, garantit l’exactitude des données et supervise les fournisseurs de l’E-ID. Elle exerce ses pouvoirs législatifs et de contrôle. Outre les unités administratives des cantons et des communes, des entreprises privées, notamment, proposeront des solutions concrètes d’identification électronique. On dit qu’ils sont capables de réagir plus rapidement et plus souplement à l’évolution des possibilités techniques et des besoins des consommateurs. Une fois de plus, on affirme sans contradiction que le secteur privé est plus rapide et plus flexible. Il est également avancé que cette identification électronique n’est pas un passeport. C’est encore vrai aujourd’hui, mais il est clairement prévisible que dans un futur proche, cette tâche sera également prise en charge par cet instrument. L’État est en train de remettre l’une de ses tâches les plus centrales, ayant déjà cédé une partie de son monopole sur l’usage de la force à des organisations privées. Une protection plus stricte des données est également promise. C’est difficile à croire. Pourquoi les grandes banques et les compagnies d’assurance s’intéressent-elles à cette tâche ? Bien sûr, ils attendent un avantage supplémentaire, sinon ils ne chercheraient certainement pas cette tâche sans rapport.
NON au décret fédéral du 20 décembre 2019 relatif à l’approbation de l’accord de partenariat économique global entre les États de l’AELE et l’Indonésie
L’accord de libre-échange avec l’Indonésie ne doit pas être salué par les petits agriculteurs suisses ni par les spécialistes de la coopération au développement. C’est pourquoi le syndicat d’agriculteurs Uniterre, la JS, les Jeunes Verts, l’Association des petits exploitants et de nombreuses autres organisations ont pris le référendum contre cet accord. Le référendum a été soutenu par le PST-POP dès le début. La cause de la discorde est la production d’huile de palme par l’Indonésie. Le pays est le plus grand producteur d’huile de palme au monde. La production est étroitement liée au défrichage à grande échelle des forêts vierges, qui est associé à des émissions massives de gaz à effet de serre. Bien que l’accord économique avec l’AELE stipule qu’il “n’aura pas été produit en violation des lois, politiques et pratiques destinées à protéger les forêts primaires, les tourbières et autres écosystèmes d’importance particulière de l’Indonésie, à protéger l’air et l’eau de la pollution et à garantir les droits des populations locales et, en particulier, des populations indigènes et des travailleurs agricoles”, le fait est que ce sont précisément ces clauses de durabilité qui sont exclues de l’arbitrage. Il y a également un manque de contrôle et de sanctions contraignantes. Le gouvernement indonésien lui-même a constaté dans une étude d’août 2019 que 81 % des plantations d’huile de palme violent les exigences de l’État. Les activités illégales pourraient être citées à de nombreuses reprises ici. Il est clair que ce n’est pas une façon de mener une politique de durabilité crédible. Un autre aspect de cet accord est le fait que l’Indonésie, au lieu de produire des quantités gigantesques d’huile de palme, ferait mieux de cultiver de la nourriture pour la population locale. Si l’Indonésie exportait du riz avant la libéralisation du commerce, le pays est aujourd’hui contraint d’importer environ deux millions de tonnes de riz. Plus de 20 % de la population indonésienne souffre de malnutrition. Il ne faut pas oublier que l’importation massive d’huile de palme supplante la production d’huile de colza et d’huile de tournesol.
Allez faire un tour sur le site de la campagne contre cet accord de libre-échange : https://stop-huile-de-palme.ch
OUI à la loi sur l’indemnisation des travailleurs et travailleuses précarisées
La loi sur l’indemnisation pour pertes de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus, votée par le Grand Conseil le 25 juin 2020, visait à apporter un soutien vitalement nécessaire aux oubliés de la première vague, ces travailleurs précarisés – majoritairement des travailleuses – qui pour une raison ou une autre, passaient entre les mailles du filet social mis en place par la Confédération, et n’étaient éligibles ni au chômage partiel ni à l’assurance pour perte de gains. Principalement des travailleurs indépendants, ou qui n’ont pas cotisé suffisamment longtemps à l’assurance-chômage, ou des travailleurs dépourvus de contrat de travail stable (travail temporaire, contrats atypiques). Pour pouvoir toucher 4’000,- par mois, pour la période allant du 17 mars au 16 mai – versement unique et non répétable – la condition était de séjourner à Genève depuis mars 2019, d’être en emploi sur la période concernée, de pouvoir attester d’une perte de revenu et de n’avoir touché aucune autre aide.
Si nous votons aussi tardivement sur cette loi, c’est à cause du référendum de la honte – le plus infâme jamais lancé à Genève – de l’UDC et du MCG. C’est que, même si les conditions pour toucher cette aide étaient stricte, et qu’il ne s’agissait que d’une mesure ponctuelle, elle n’était pourtant pas conditionnée à la légalité du statut de séjour. Il n’en fallait pas plus à l’extrême-droite pour hurler à la « prime au travail illégal
Voter OUI est une évidence, et une question de justice sociale. Des travailleurs qui ont subi une perte de revenu du fait de la politique sanitaire des autorités doivent pouvoir être indemnisés par ces mêmes autorités. Une indemnisation qui doit être un droit, pas de la charité. Par son scandaleux référendum, l’extrême-droite rappelle qu’elle est le pire ennemi des travailleurs et des classes populaires, et que sa démagogie xénophobe ne vise qu’à s’attaquer à toute redistribution des richesses, même minimale, au seul bénéfice des plus riches dont ces forces défendent en pratique les intérêts.
Non à un aspirateur à voitures en centre-ville
En cette période de crise nous avons besoin de projets utiles qui améliorent la vie de toutes et tous, mais certainement pas de rajouter des dépenses inutiles à la collectivité, d’autant que le budget de la Ville de Genève est déficitaire depuis cette année (RFFA, Coronavirus).
Nous sommes convaincus qu’il faut piétonniser le centre-ville et plus particulièrement réaliser de véritables zones piétonnes dans tous les quartiers et particulièrement dans ceux qui sont les plus défavorisés en végétation, à savoir les Pâquis, la Jonction, Plainpalais et les Eaux-Vives, nous sommes aussi convaincus qu’un parking supplémentaire en centre- ville est inutile et relève d’une vision du siècle passé.
La « piétonisation » qui est prévue dans le projet Clé-de-Rive ne pourra pas se faire sans la construction d’un parking privé. En effet la Ville de Genève s’est engagée en signant une convention qui donne aux promoteurs un droit de superficie de 65 ans pour construire ce parking et l’exploiter.
Le projet Clé-de-Rive commencé il y a presque vingt ans ne prend pas en compte les attentes actuelles de la population. Celle-ci s’est exprimée lors de votations populaires, en acceptant la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée en 2016 et en acceptant les nouvelles règles de compensation des places de parking en 2020. Surtout ce projet est en totale contradiction avec les objectifs que nous impose l’urgence climatique votée par le parlement en 2019, soit de réduire de 60% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Il faut savoir également que la Confédération soutien financièrement le développement des transports publics pour autant que les parkings ne soient plus construits dans le centre des villes !
Pour résumer il existe déjà sept parkings en centre-ville et ils sont tous sous-occupés. Il y a moins d’un an le CEVA a été mis en fonction, venant ainsi compléter l’offre importante des transports publics à Genève. Pour aménager la zone piétonne, il y a besoin de supprimer 111 places de parking. Le reste des places supprimées en surface ne sert qu’à compenser celles créées en sous-sol. Avec ce projet Clé-de-Rive, les reports de trafic vont se faire sur les quartiers des alentours, tel que celui des Eaux-vives, un quartier qui est déjà bien surchargé. Les habitant-e-s des Eaux-vives ne pourront pas profiter du parking privé car les zones bleues créées en sous-sol ne sont prévues que pour les habitants de la Vieille-ville, mais il est prévu d’enlever 102 places aux Eaux-vives pour compenser les 500 places créées en sous-sol.
Et encore, la zone piétonne prévue est plutôt une zone à priorité piétonne. Effectivement les ayants droit des parkings privés, les livreurs jusqu’à 11h du matin et bien-sûr les TPG pourront continuer de circuler. Il y aura plus de 800 bus qui passeront à la rue d’Italie par jour !
Je rappelle aussi que 69 arbres majeurs vont être abattus dont 9 centenaires. Les 70 arbres qui seront replantés ne pourront jamais se développer comme ceux qui vont être coupés, car ils devront vivre dans des fosses de 150 cm sur la dalle du parking.
Le projet Clé-de-Rive va coûter 34 millions aux habitant-e-s de la Ville de Genève, dans les faits il ne va pas contribuer à réduire la pollution atmosphérique, sonore, ni améliorer la vie des habitant-e-s, un meilleur projet de piétonisation est déjà prévu, donc : Votez NON au projet Clé-de-Rive !