Le Parti Suisse du Travail (PST-POP) suit avec beaucoup d’inquiétude les évolutions qui font suite à la nouvelle vague de répression en Turquie. Le 25 septembre, des mandats d’arrêt ont été lancés contre 82 politiciens. Dix-sept personnes ont déjà été arrêtées, et la recherche des autres est toujours en cours. Parmi eux figurent de nombreux membres du parti pro-kurde HDP (Parti démocratique du peuple) et du SYKP (Parti socialiste de refondation.) Le PST-POP exprime sa solidarité avec les prisonniers et les accusés, leurs familles et les partis et organisations concernés.
La justification officielle des mandats d’arrêt est absurde et le crime présumé a eu lieu il y a déjà six ans : les personnes concernées auraient participé aux manifestations nationales d’octobre 2014, a annoncé le ministère public d’Ankara. Cependant, on ne sait toujours pas de quels crimes les accusés sont maintenant accusés.
Mais une fois de plus, les intentions du président Erdogan sont claires : il s’agit de supprimer et d’éliminer complètement toute critique et opposition, et il est prêt à utiliser tous les moyens pour y parvenir. Le fait suivant le prouve également : sur le total des 65 maires du HDP élus en 2019, 47 ont maintenant été démis de leurs fonctions par les autorités turques et remplacés par des fonctionnaires non élus.
Le PST-POP appelle le Conseil fédéral, et en particulier le Bureau des affaires étrangères (DFAE), à prendre des mesures plus concrètes pour la libération de tous les prisonniers politiques en Turquie. En outre, toutes les livraisons d’armes à la Turquie doivent être arrêtées immédiatement. Et pour reprendre les mots de Bertold Brecht, notre gouvernement d’État devrait se rappeler ce qui suit : « Quiconque ne connaît pas la vérité n’est qu’un idiot. Mais celui qui le sait et qui appelle cela un mensonge, est un criminel ! »
Parti Suisse du Travail
7 octobre 2020