Interpellation de Denis de la Reussille, Conseiller National PST/POP
De nos jours, avec les traitements actuels, le VIH n’est plus synonyme de condamnation.
Comme l’ont révélé dernièrement plusieurs quotidiens, un homme d’environ 50 ans n’a pas eu accès aux soins nécessaires pour lutter contre cette maladie car ils n’avait pas payé ses primes maladie.
Cet homme vivait dans les Grisons, n’était pas particulièrement marginalisé, mais il avait des difficultés financières, il était endetté. Suite à des primes non réglées, son assurance l’a placé sur une liste noire. En 2016, cet homme découvre sa séropositivité, il tente d’obtenir les soins nécessaires mais sa caisse-maladie l’informe qu’elle refuse toute prise en charge tant que les arriérés de primes ne sont pas payés, seuls les soins d’urgence seront honorés. Des médecins de l’hôpital de Coire ont mis en garde les personnes concernées sur les conséquences fatales d’une non prise en charge par un traitement adéquat. La caisse maladie concernée n’a pas changé d’avis. L’année suivante, l’état de santé du quinquagénaire s’est dégradée rapidement. Il s’est de nouveau tourné vers son assurance et a essuyé une nouvelle fois un refus de prise en charge des soins. Selon la caisse concernée, il n’y avait toujours pas d’urgence. Cet homme a fini sa vie à l’hôpital de Coire, ses médecins traitants ont déclaré: on a tout fait pour le sauver mais c’était trop tard.
Depuis 2012, les cantons ont la possibilité d’autoriser de telles listes (de mauvais payeurs). A ce jour, 9 cantons ont adopté ce système dont les Grisons. Les conséquences c’est que les soins ne sont remboursés qu’en cas d’urgence. Mais selon nous, il n’existe aucune définition de « l’urgence ». D’ailleurs, les pratiques varient selon les cantons.
Face à ces situations dramatiques, le Conseil fédéral entend-t-il toujours autoriser ces listes dites de mauvais payeurs?
Dans un des pays les plus riches du monde, le Conseil fédéral ne pense-t-il pas que des soins adéquats doivent être dispensés quelque soit la situation financière des citoyens concernés?