C’est avec consternation que le PST-POP a pris connaissance du coup d’Etat, orchestré par l’opposition d’extrême droite bolivienne, avec l’appui des USA, qui a contraint ce dimanche le président légitime de l’Etat plurinational de Bolivie, Evo Morales, ainsi que son vice-président, Alvaro Garcia Linera, à démissionner ce dimanche 10 novembre 2019.
L’opposition d’extrême-droite bolivienne, liée à une oligarchie refusant de céder quoi que ce soit de ses privilèges, inféodée à l’impérialisme étatsunien, fascisante et raciste (faisant preuve d’un mépris outré et d’une haine viscérale pour les peuples autochtones de Bolivie), contestait en effet depuis trois semaines le résultat des élections présidentielles du 20 octobre 2019, remportées par Evo Morales dès le premier tour, qu’elle affirme avoir été falsifiées, sans la moindre preuve (c’est toujours comme ça avec la droite pro-impérialiste : soit elle gagne, soit les élections sont truquées). Cette opposition « démocratique » a plongé la Bolivie dans le chaos, en usant de méthodes dignes des chemises brunes : violence contre les militant-e-s du MAS (Mouvement pour les socialisme, parti d’Evo Morales) et les représentant-e-s des autorités légitimes, agressions inqualifiable contre des autochtones, incendies d’habitations de partisans d’Evo Morales.
La proposition du président Morales d’organiser de nouvelles élections par gain de paix n’a eu aucun effet pour calmer l’opposition. Mais il est clair que ce n’est pas la démocratie qui intéresse cette extrême-droite pro-oligarchique, mais seulement la destruction de tous les acquis du processus de changement promu par la révolution démocratique et culturelle, réalisés par le peuple bolivien depuis l’accession à la présidence d’Evo Morales : nationalisation des hydrocarbures, partage des richesses, mise en place de mesures de sécurité sociale, développement de services publics, meilleure protection de l’environnement, mesures pour mettre fin aux discriminations envers les peuples autochtones.
Le commandant en chef des forces armées, William Kaliman, a appelé le président Morales à démissionner. Le chef de la police a lui aussi pris fait et cause pour l’opposition putchiste. Nous condamnons fermement cette mutinerie anti-démocratique et inacceptable. L’ingérence de l’armée dans la vie politique, pour appuyer un coup d’Etat d’extrême-droite est inadmissible. La situation rappelle trait pour trait le coup d’Etat du 11 septembre 1973, qui amena au pouvoir le général Pinochet, de sinistre mémoire.
Pour éviter un bain de sang, le président Evo Morales a été contraint de démissionner, ainsi que le vice président Garcia Linera. Le président de la Chambre des députés et membre du Mouvement vers le socialisme (MAS), Victor Borda, a dû présenter sa démission à son tour, suite à l’enlèvement de son frère par des groupes armés liés à l’opposition. « Je veux communiquer ma démission irrévocable du poste de président de la Chambre des députés et de demander la paix, malheureusement ma maison a été brûlée et prise, en ce moment mon frère a été pris en otage et déplacé pieds nus sur la place, a-t-il déclaré. D’autres responsables issus du MAS ont été obligés de faire de même. L’ambassade du Venezuela a été attaquée par des nervis de l’opposition, et est toujours occupée. L’ambassade de Cuba est actuellement menacée. Nous dénonçons avec indignation ces méthodes de gangsters et de fascistes (parce que l’opposition bolivienne prouve par là qu’elle est bel et bien fasciste).
Nous appelons la Confédération à ne pas fermer les yeux devant ce coup d’Etat, et à exiger pour le moins des autorités boliviennes intérimaires qu’elles respectent la démocratie et l’Etat de droit, qu’elles assurent la sécurité du président légitime Evo Morales, du vice-président Alvaro Garcia Linera, de tous les responsables et partisans du MAS, et ne laisse pas faire une clique fasciste et revancharde se livrer à des représailles sanglantes. Nous appelons la Confédération à s’engager également pour que la sécurité des représentations diplomatiques présentes sur le territoire bolivien soit assuré.
« Je veux vous dire, frères et sœurs, que la lutte ne s’arrête pas là. Les humbles, les indigènes, les patriotes, nous allons continuer la lutte « , a déclaré Evo Morales, en annonçant sa démission. Bien que nous vivions des heures sombres, la victoire de la réaction ne saurait jamais être définitif, et seuls ceux qui renoncent sont condamnés à la défaite. La lutte continue et finira un jour par triompher. « Elles s’ouvriront à nouveau, un jour, les longues avenues, devant les hommes libres qui construiront un monde nouveau », avait déclaré Salvador Allende dans son discours public, le jour du coup d’Etat. Notre Parti sera toujours aux côtés des peuples qui luttent contre l’impérialisme, pour leur libération et pour une nouvelle société socialiste.
Communiqué du PST-POP du 11 novembre 2019