Le Parti du Travail salue le bon résultat obtenu par son candidat, Morten Gisselbaek, au premier tour, et définit les conditions selon lesquelles il décidera de sa stratégie pour le deuxième tour

Le Parti du Travail salue le vote en faveur des travailleurs-se-s précaris-e-s par la crise économique et sanitaire. Le référendum honteux de la droite réactionnaire n’a pas abouti et ceci illustre l’esprit de solidarité à Genève.
Le Parti du Travail salue les rejets nets à Genève de la privatisation d’un service public essentiel comme celui de l’ID électronique et d’un accord de libre-échange avec l’Indonésie qui accélérerait encore davantage la course dans le mur des crises écologiques et économiques. Le résultat serré contre l’initiative de la droite islamophobe pour l’interdiction de la burka encourage à continuer à se battre aux côtés des femmes en lutte pour leurs droits et l’égalité, notamment à la veille du 8 mars.
En Ville de Genève le Parti du Travail salue également le rejet massif du projet de nouveau parking au centre-ville. Ce vote ouvre la voie à une politique de la mobilité et de l’environnement résolument écologique et populaire en Ville de Genève
Le Parti du Travail avait choisi de présenter Morten Gisselbaek au premier tour de l’élection complémentaire au Conseil d’État que face aux crises multiples un autre discours et d’autres réponses politiques que celles de la droite néolibérale et de la gauche réformiste sont possibles.
Les inégalités sociales sont devenues intolérables et la justice sociale est une exigence fondamentale qui exige des actes forts et une lutte opiniâtre, et non de mauvais compromis. Une politique écologique digne de ce nom et à même de sortir de la catastrophe imminente nécessite une rupture décisive avec un capitalisme écocidaire et qui a fait son temps, et non de simplement repeindre en vert le système en place. 
Nous voulions aussi rappeler que, depuis sa création en 1943, le Parti du Travail est le parti des classes populaires, le parti de lutte pour le progrès social et démocratique, le parti qui porte l’exigence d’une rupture avec le capitalisme et de la construction d’une nouvelle société socialiste.
Ces objectifs ont de fait été atteints, et notre Parti se félicite du bon résultat obtenu par notre candidat, qui prouve que les idées pour lesquelles nous luttons ont su convaincre une portion significative de la population qui a le droit de vote. Cela constitue en soi une victoire, et un acquis positif sur lequel nous pourrons construire nos luttes futures.
Le Parti du Travail décidera en Assemblée générale le lundi 8 mars de l’opportunité ou non de représenter Morten Gisselbaek au deuxième tour. Pour éviter de prendre le risque de contribuer à l’élection d’une candidature de droite au Conseil d’État, une option envisageable serait de renoncer à participer au second tour, et d’appeler à voter pour la candidate verte Fabienne Fischer.
Cette décision ne pourrait toutefois être prise que sur la base de garanties tangibles qu’un Conseil d’État à majorité rose-verte apporterait une inflexion réelle et concrète en faveur du progrès social et démocratique, et non pas simplement la continuation de la politique actuellement menée à quelques nuances près. Il faut des actes forts et une ligne politique claire. C’est pourquoi, nous demandons, pour que notre Assemblée générale puisse envisager de soutenir sa candidature au deuxième tour, que Fabienne Fischer se positionne de façon univoque sur les trois points suivants :
1. Un soutien clair et explicite au projet d’initiative populaire commune des partis des gauche et des syndicats, élaboré à l’initiative de notre Parti, pour une hausse de l’impôt sur les fortunes de plus de 3 millions ; tant il est vrai que 1% de la population à peine possède à Genève plus de la moitié de la fortune totale, que cette concentration de la richesse entre quelques mains n’a fait que s’accroître ces dernières années, et que la seule solution de gauche au déficit structurel de l’État et consiste à augmenter les recettes, en prenant à celles et ceux qui n’en ont que trop.
2. Un engagement ferme de s’opposer et d’empêcher toute expulsion par vol spécial à partir de Genève. Cette pratique inhumaine doit cesser, et le Conseil d’État possède une vraie marge de manœuvre pour l’empêcher.
3. Un engagement clair à ce que le Conseil d’État mette en place des contrôles réguliers et non annoncés dans les entreprises, afin de faire respecter les droits des apprenti-e-s et de lutter contre les abus patronaux. Il ne saurait y avoir pour nous de gauche digne de ce nom qui ne soit clairement du côté des travailleuses et travailleurs. 
L’Assemblée générale du Parti du Travail décidera de la position à adopter pour le deuxième tour de l’élection complémentaire au Conseil d’État. Quoi qu’il en soit, cette élection ne changera pas le monde, ni même Genève, et les victoires décisives ne s’obtiennent ni seulement ni en priorité dans les gouvernements. Notre Parti continuera avec détermination sa lutte pour le progrès social et démocratique, pour une autre société, plus nécessaire que jamais.
Pour le Parti du Travail
Alexander Eniline
Président