6’873 signatures en faveur d’une contribution solidaire sur les grandes fortunes

A un mois du délai légal de dépôt, les partis de l’Alternative et les syndicats avaient déjà pu déposer un nombre suffisant de signatures pour faire aboutir leur initiative « Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes ». Ils ont déposé ce matin les dernières signatures récoltées récemment, portant à 6’873 le nombre total de signatures déposées au Service des votations. Un signal fort de la population en faveur d’une fiscalité solidaire et plus redistributive, permettant de faire face aux effets de la crise. La mobilisation des partis et des syndicats ne s’arrête pas pour autant : attaqué de toute part, le système fiscal a plus que jamais besoin d’être protégé, à commencer par le 13 février prochain à l’occasion de la votation sur la suppression de l’impôt sur le Droit de timbre, et en signant le référendum contre la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations.

« La population a réagi très favorablement aux propositions de notre initiative. Nous avons senti un fort enthousiasme pour demander un petit effort aux plus privilégié-es, ce qui a facilité la récolte de signatures ! » raconte Sylvain Thévoz. Avec des écarts de richesses toujours plus grands à Genève et une forte augmentation des inégalités, l’initiative vise à réduire les effets de la crise en demandant une contribution temporaire aux fortunes de plus de 3 millions de francs.

C’est une véritable explosion des grandes fortunes que connaît Genève ces dernières années. Moins de 1% de la population genevoise possède plus de 64 milliards de francs, alors que plus de 70% des contribuables ne paient aucun impôt sur la fortune, car ils et elles ne disposent pas de suffisamment de richesses pour être imposé-es. « La droite assène que les riches vont partir si on leur demande une contribution supplémentaire. C’est la même menace qui est systématiquement brandie, sans fondement. Les avantages fiscaux sont tellement importants pour les plus aisé-es que cette contribution minime (0.5%) – et temporaire – ne risque aucunement d’effrayer les plus fortuné-es », rassure Jean Batou.

Bernard Clerc rappelle quant à lui : « Ces vingt-cinq dernières années, les Genevois-es ont dû avaler nombre de couleuvres, sous forme de cadeaux fiscaux faits aux plus riches et aux entreprises. » La suppression de l’impôt sur les successions, du droit des pauvres, l’augmentation de la déductibilité des donations, ou encore les réformes de l’imposition des entreprises RIE2 et RFFA, n’en sont que des exemples. Et ce n’est pas fini. Le sujet de la fiscalité est criant d’actualité car le système déjà insuffisamment redistributif est attaqué de toute part, que ce soit au niveau communal (suppression de la taxe professionnelle), cantonal (réduction de l’impôt sur les véhicules) ou fédéral (suppression de l’impôt anticipé et du droit de timbre).

Si cette initiative aboutit, les collectivités publiques seront renforcées et pourront mieux faire face aux lourds effets de la crise. « Il est indispensable de pouvoir répondre aux besoins de la population, besoin encore accrus par la crise sanitaire et sociale qui en découle », rappelle Françoise Weber. Pour Pierre Eckert, il s’agit « de recettes indispensables non seulement au maintien et au développement des prestations, mais qui permettront également de réaliser les investissements nécessaires dont notre canton a besoin pour répondre à l’urgence climatique. ». « A cette urgence climatique, il y la question de qui va payer la transition. Les plus riches ont une responsabilité, car leur empreinte carbone est plus lourde que le reste de la population » soutient Tobia Schnebli. « Au final, cette taxe supplémentaire va permettre de construire un avenir meilleur ».

Après l’aboutissement de cette initiative, il n’est pas temps de baisser la garde. Nos organisations restent fortement mobilisées, à commencer par le 13 février prochain avec la votation sur la suppression du droit de timbre, et en signant le référendum contre la suppression de l’impôt anticipé sur les obligations. Davide de Filippo lance un appel : « Il faut stopper cette « stratégie du salami » de la droite, qui consiste à faire avaler par tranche successives à la population des milliards de cadeaux fiscaux aux milieux financiers et patronaux ».

Uni, le front solide formé par les syndicats et les partis de l’alternative entend tout faire pour défendre une fiscalité plus redistributive et solidaire en lançant de façon systématique des référendums contre les attaques de la droite, et en proposant des initiatives à la population, pour que les privilégié-es contribuent au financement des services publics et des prestations sociales à la mesure de leurs moyens.

 Contacts:

  • Sylvain Thévoz, Parti socialiste (078 629 85 15)
  • Jean Batou, Résistons ! – Ensemble à gauche (078 944 27 07)
  • Bernard Clerc, SolidaritéS – Ensemble à gauche (079 411 34 21)
  • Pierre Eckert, Les Vert-e-s (079 598 24 00)
  • Françoise Weber, Cartel intersyndical du personnel de l’État (079 792 86 48)
  • Tobia Schnebli, Parti du Travail (076 393 32 42)
  • Davide de Filippo, CGAS (079 707 14 67)